Que de peintres talentueux et prestigieux sont passés par Montmartre pour revolutionner l'histoire de la peinture ! Cette aventure commençe au XIX° siècle

Corot s'installe sur la butte vers 1830. Il y exécute le Moulin de la Galette. C'est avec la Rue Saint-Vincent et la Tour du Télégraphe, l'une des oeuvres majeures consacrées à Montmartre. Ses premières toiles sont les signes annonciateurs d'un grand mouvement qui va prendre naissance plus tard sur les franges du 18ème, aux Batignolles.

C'est vers 1850 que les artistes indépendants, sous la houlette de Manet, prennent l'habitude de se rencontrer au café Guerbois, 9, Grande rue des Batignolles, aujourd'hui avenue de Clichy, dans le 17ème. Sous les plafonds enfumés de la salle du premier étage se retrouvent des peintres impressionnistes comme Bazille, Renoir, Claude Monet, Pissaro, Cézanne et Degas, de retour d'Italie.

Après la guerre de 1870, le groupe impressionniste émigra dans un nouveau café qui passa grâce à lui à la postérité sous le nom de La Nouvelle Athènes, 9, place Pigalle, dans le 9ème. L'établissement était très fréquenté et tandis que ses camarades parlaient entre eux, Degas croquait les clients qui se présentaient. De sa quête il nous a laissé une série de tableaux d'une justesse psychologique et d'une qualité picturale inimitables. Ainsi en est-il des Femmes au café ou encore de la célèbre Absinthe.

A ce moment le groupe impressionniste est en plein essor. A Manet, à Degas vient bientôt se joindre Renoir fraîchement arrivé sur la butte. Renoir s'installe dans un vieux logis de le rue Cortot et partage ses journées entre celui-ci et le Moulin de la Galette où il travaille l'après-midi à sa grande toile du bal.

Il s'est installé sur la butte mais déménagea souvent. Après plusieurs logements de fortune, il s'installa plus bourgeoisement rue Caulaincourt, au 21 qu'il quitte ensuite pour l'avenue Frochot. Peintre mondain, Toulouse-Lautrec hante tous les lieux à la mode : bals, cirques, cafés-concerts. Mais son quartier général reste le Moulin rouge.

Que de peintures, que de dessins le Moulin Rouge lui inspira ! A commencer par l'affiche que les directeurs de l'établissement lui commandèrent en 1891. Lautrec était ici dans son élément. Il côtoyait quotidiennement des personnages insolites à la réputation parfois trouble et flatteuse :
la Goulue, Valentin le désossé, la Môme fromage, Grille d'égout et Rayon d'or.

Par la hardiesse du trait et la nouveauté de la couleur, il échappait à l'école impressionniste dans laquelle on voulait l'enfermer.